Le studio Deck Nine (Life is Strange) encore accusé de culture toxique dans un nouveau rapport
Symboles nazis, discours haineux et crunch culture

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À la suite d'une nouvelle enquête menée par notre consœur Rebekah Valentine d'IGN, le studio américain Deck Nine Games se trouve une fois encore sur le devant de la scène médiatique. Non pas grâce à un titre narratif inédit, mais à cause d'une culture d'entreprise toxique qui semble aux antipodes des valeurs progressistes et inclusives affichées dans leurs productions vidéoludiques.
Une douzaine d'employés de Deck Nine aurait certifié (sous couvert d'anonymat) à Rebekah Valentine que les pratiques internes de l'entreprise Deck Nine sont bien loin de l'image pacifiste, de défenseur de l'inclusivité et la promotion de la diversité que le studio du Colorado met en avant dans ses productions vidéoludiques. Les témoins ont rapporté le fait qu'à l'intérieur même des jeux produits par Deck Nine (Life is Strange : True Colors en particulier), certaines personnes incluaient des images d'incitation à la haine, parmi lesquels des symboles renvoyant au nazisme : les symboles "88" (qui renvoie à deux fois la lettre "H" dans l'alphabet, abréviation de Heil Hitler), "18" (pour les initiales du dictateur "AH" : Adolf H.), ou la double rune de Sieg (symbole de la SS), ainsi que lds memes racistes.
Des employés ont signalé ces faits en hauts lieux, mais leurs remarques sont tombées dans les oubliettes. Par ailleurs, toute l'entreprise semble baigner dans une atmosphère délétère. Le rapport d'IGN explique que "la direction a protégé plusieurs leaders abusifs, encouragé le crunch et permis l'intimidation des personnes qui militent en interne pour une représentation plus authentique dans Life is Strange". Parmi les responsables visés par ces plaintes, Zak Garriss (ancien directeur de la création) est en première ligne (celui-ci a quitté le studio et ne fait plus partie de Deck Nine), et aurait contribué à malmener ses équipes.
Le crunch évoqué plus haut touche à l'extrême : un témoin déclare qu'au cours du développement de Life is Strange : True Colors, les semaines de travail pouvaient aller jusqu'à 80 heures. Ajoutons à cela des accusations de harcèlement moral et sexuel, de transphobie, d'homophobie... La situation est d'autant plus ubuesque qu'elle est aux antipodes des valeurs d'ouverture et de tolérance affichées par le studio lors de la promotion de ses jeux narratifs (Life is Strange : True Colors avait même hérité du GLAAD - Gay & Lesbian Alliance Against Defamation - Media Award for Outstanding Video Game en 2022).

When You're Strange
D'après les informations récoltées en interne, la situation aurait dégénéré lors du rapprochement entre Deck Nine Games et Square Enix. La franchise Life is Strange appartient à Square. Si les deux premiers jeux Life is Strange ont été développés par Don't Nod, la licence a changé de main pour atterrir dans la besace de Deck Nine. Certaines déclarations laissent à penser que Square aurait confié la franchise à Deck Nine car le studio promettait des coûts de production et des délais de réalisation inférieurs à la concurrence. Bien que les développeurs aient signalé à leur direction que les délais et coûts annoncés n'étaient pas réalistes, les responsables de Deck Nine ont maintenu leurs positions. Ce faisant, avec la promesse de délais intenables, Square Enix aurait mis une énorme pression sur le studio du Colorado. Pression qui s'est irrémédiablement répercutée sur les employés. L'antenne Square Enix London est particulièrement montrée du doigt, le terme de "Bullies" (intimidateur/tyran) a même été utilisé pour les qualifier. Square aurait été très pressant concernant le scénario des jeux, forçant à modifer certaines approches, car l'éditeur ne souhaitait pas que leur titre ne soit un "jeu gay" (sic !)... Avant de retourner leur veste après la sortie du jeu, quand la presse et le public ont salué l'approche LGBT-friendly du titre. Face à l'ensemble des accusations et révélations concernant Deck Nine, les reponsables de la communication ont réagi et publié un commentaire, dont vous trouverez l'intégralité du texte ci-dessous (traduction du rédacteur).
Un communiqué on ne peut plus politique, qui n'apporte aucune réponse concrète, mais fait une belle promotion d'une culture d'entreprise aux petits soins pour ses employés... Pour rappel, Deck Nine Games avait déjà fait parler de lui fin février 2024 à la suite du licenciement de près d'un cinquième de ses effectifs.