Test : Avec DJMax Respect V, la série fait un retour en fanfare sur PC
La seule boite de nuit qui reste ouverte pendant le confinement Testé pour PCPar
,En ces temps aussi troubles que troublés, on s'accroche au peu de choses qu'il nous reste pour nous changer les idées. Un rayon de soleil par la fenêtre, un coup de fil des grands-parents qui sont en pleine forme ET respectent les mesures de sécurité, il en faut parfois peu pour retrouver le sourire dans les périodes difficiles. Tenez là par exemple, DJMax Respect V est enfin sorti d'accès anticipé et ça, c'est quand même une sacrée bonne nouvelle.
Pour ceux qui auraient raté quelques wagons du train de la hype et n'attendaient pas nécessairement son entrée en gare, il convient peut-être de revenir sur ce qu'est DJMax Respect. Sans vous faire un historique complet de la série, DJMax c'est un paquet de jeux de rythme développés par le studio coréen Pentavision (depuis renommé en Neowiz), qui jouissent depuis plus de quinze ans d'une bien belle réputation chez les amateurs de pousse-boutons qui font de la musique. L'un des points culminants de cette saga fut alors la sortie de DJMax Respect sur PlayStation 4 (notre test), signant également l'arrivée de la série sur consoles de salon, elle qui était plutôt réservée aux portables et mobiles ; les joueurs PC, eux, n'ayant pas eu un seul épisode à se mettre sous la dent depuis DJMax Trilogy sorti en 2008. Il était donc fort logique que l'épisode PS4, déjà présenté comme une sorte d'opus best-of, finisse par arriver sur Steam dans une version surmontée d'un étrange V, qui n'a rien pourtant à voir avec Dante et Nero.

Boîte de jour
De base, le gameplay de DJMax est enfantin, pour ne pas dire simpliste. Comme dans le premier Dance Dance Revolution ou Guitar Hero venu, des "notes" défilent le long de l'écran et il suffit d'appuyer sur le bon bouton au bon moment pour jouer la note en question avant d'enchaîner sur les 748 suivantes et d'accompagner le morceau en battant du pied avec un air ravi.
Avec sa cent-cinquantaine de morceaux possédant deux à quatre difficultés, on peut se dire que le contenu est déjà plutôt généreux. Mais DJMax Respect V, comme beaucoup de ses prédécesseurs, propose quatre configurations différentes pour autant de styles de jeu : chaque chanson de la liste pourra être jouée en modes 4, 5, 6 et 8 boutons. Un changement qui n'a l'air de rien, mais qui multiplie les manières de jouer, ainsi que les différentes "partitions" créées par le studio. De fait, entre le nombre de boutons et la sélection de la difficulté (dont une nouvelle, "SC", particulièrement démoniaque et adaptée au clavier), chaque piste pourra être jouée jusqu'à 16 manières différentes. Multipliez ça par environ 150 morceaux de base et vous obtenez un contenu particulièrement dodu pour qui apprécie la pop coréenne trèèèès sucrée, l'éléctro gothico-pouet-pouet ou le plus agressif des tatapoums. En passant, si la curiosité vous ronge, mais que la playlist vous inquiète, vous pouvez retrouver une bonne partie des nombreux morceaux de la série sur la page Spotify du jeu.

Love is in the Air
Toutefois, n'allez pas imaginer que Neowiz s'est tourné les pouces pendant deux années et ne propose ici qu'un simple portage de la version PlayStation 4. Si l'on oublie l'étrange disparition du mode Arcade (qui demandait juste d'enchaîner trois morceaux avant de se voir attribuer une note) et celle, plus rageante, du multijoueur local, le titre a gardé la quasi-totalité de son contenu console. On débloque toujours des morceaux à mesure que l'on gagne des niveaux, le mode Mission - des sélections de morceaux à jouer avec des objectifs et des malus de plus en plus complexes - répond toujours à l'appel et le titre propose même quelques nouveautés.

Il y a bien la nouvelle difficulté SC et le mode online, qui se pare d'une nouvelle interface (et d'un mode jusqu'à huit joueurs en partie non classée), mais le changement le plus remarqué est le mode "Air", qui agit un peu comme le mode Live du Guitar Hero Live sorti en 2015. C'est un "robinet à clips" qui impose trois chaînes à la difficulté croissante, où les morceaux sont imposés et où joueurs et spectateurs peuvent laisser des commentaires qui défileront à l'écran un peu comme sur le service japonais NicoVidéo. Assez accessoire, ce mode permet toutefois apparemment pour les plus chanceux de tomber sur des morceaux pas encore débloqués ou même ceux malicieusement barricadés derrière un DLC payant.
Le Respect en DLC
Car voilà, le moment arrive de se souvenir que Neowiz n'est pas le Père Noël, mais bel et bien une entreprise qui veut gagner des sous en blindant son jeu de DLC payants dès la sortie. Alors oui, il y a bel et bien quelques morceaux supplémentaires par rapport à la version PlayStation 4 (dont, nous n'arrêterons jamais, l'excellent POP/STARS du groupe K/DA), mais ça n'est pas tout.

Si l'on fermera un oeil pudique, mais agacé sur la clé "Unlock All" qui permet de déverrouiller l'intégralité des pistes du jeu de base pour 8,19€, difficile de ne pas s'étrangler en voyant débarquer, dès le jour de la sortie, un DLC Emotional Sense de huit morceaux au même prix, mais surtout, dans la plus grande des décontractions, un second DLC nommé "V Extension" avec 20 morceaux pour 21€.Ce qui, avec un prix initial à 42€ (loin d'être scandaleux au vu du contenu), commence à faire une note légèrement salée, un peu comme son cousin japonais sur Switch.

Pour autant, si l'on oublie cette politique de DLC un peu mesquine, on trouve peu de choses à redire de ce DJMax Respect V. Les nombreuses tares techniques semblent toutes s'être envolées pendant la phase d'accès anticipé (hormis peut-être encore des chargements un peu longuets sur mon PC personnel confiné, souci qui n'apparaît pas sur d'autres machines de test) et DJMax n'a rien perdu de son excellent concept en deux années. Si tout ceci vous semble encore un peu nébuleux, on vous invite grandement à jeter un oeil à notre GK Live spécial jeux musicaux en compagnie de Noddus, où nous décortiquions ensemble Groove Coaster Wai Wai Party, Spin Rhythm ainsi que DJMax Respect V à partir d'1h27 de vidéo.