Lassés du crunch, des anciens de MachineGames (Wolfenstein) fondent le studio Bad Yolk Games
Le studio qui a maté Bethesda devant la justice
Bad Yolk Games a en fait été fondé en octobre 2017 à Uppsala, la quatrième ville de Suède où se trouve également MachineGames, mais c'est aujourd'hui qu'il se révèle au grand jour en affichant haut et fort sa philosophie vis-à-vis des conditions de travail de ses employés. Et les fondateurs pensent qu'il est possible de rapprocher de la qualité AAA sans céder aux travers des grosses productions.
Deux fondateurs ont donné naissance à Bad Yolk Games. Le premier est Michael Paixao, artiste technique chez MachineGames entre février 2013 et avril 2017. Joel Jonsson, était lui aussi artiste technique au sein du même studio entre octobre 2013 et juillet 2017, mais il endosse désormais le rôle de directeur créatif. Les deux compères ont travaillé sur Wolfenstein : The New Order, Wolfenstein : The Old Blood et Wolfenstein II : The New Colossus, sans être épargnés par la surcharge intense de travail qui touche la plupart des studios, une surcharge que MachineGames a d'ailleurs promis d'étouffer depuis. La fonction d'un artiste technique consiste notamment à concevoir et optimiser les outils pour améliorer la vitesse et l'efficacité du développement, ce qui n'est pas anodin compte tenu du message que le jeune studio veut faire passer.
La santé des employés, le bonheur des employés et ensuite le jeu. Dans cet ordre, non négociable.
Signe des temps, Bad Yolk Games se présente déjà comme un studio qui garantit la bonne santé et le bien-être de ses employés dans un environnement de travail équilibré, comprendre sans aucun autre crunch que celui que font les Krisprolls quand on croque dedans. D'un environnement sain naîtra la créativité nécessaire à l'élaboration d'un jeu marquant et techniquement épanoui, affirme la direction du studio qui espère attirer dans ses filets un certain nombre de talents, sachant que l'équipe est actuellement composée d'une dizaine de personnes passées par le développement AAA sur des jeux comme Les Chroniques de Riddick, The Darkness, Gears of War ou encore The Division.
Une nouvelle licence est en production dans ce jeune studio mais le communiqué ne laisse rien transparaître sur son genre, au contraire du compte Twitter de l'équipe qui partage des environnements ici et là, suggérant au passage un développement reposant sur le moteur Unreal Engine 4. "Nous construisons un jeu plus petit que l'on pourra sortir avec notre équipe actuelle, puis nous avons des plans pour un projet plus large qui se rapprochera d'une production AAA. Mais pour commencer, nous nous servons de notre expérience en développement AAA pour l'appliquer sur un projet plus petit", a clarifié Michael Paixao.
Wind makes things move #indiedev#gamedev#UE4pic.twitter.com/qWLVQ2eSme
— Ember Trail / Distant Bloom (@Embertrail) July 12, 2019
Dans une entrevue avec Games Industry, Michael Paixao raconte en outre comment son ancien employeur Bethesda avait porté plainte contre son jeune studio pour avoir dérogé à une clause de non-sollicitation de personnel stipulée dans le contrat des employés de MachineGames. L'affaire a été portée devant les tribunaux en Suède qui ont donné raison à Bad Yolk Games, provoquant même un changement de loi. La clause en question empêchait quiconque ayant travaillé pour MachineGames de rejoindre Bad Yolk Games. Le jeune studio a non seulement remporté l'affaire l'automne dernier, mais il a provoqué une modification du code du travail local. "Ils ont instauré un plafond sur la période de non-sollicitation de six mois maximum", explique Michael Paixao.
